Prospective


L’histoire n’était pas finie. Elle vient de reprendre

En 1995, le monde semblait simple. L’Union soviétique n’était plus qu’un souvenir, les États-Unis imposaient leur modèle, et l’avenir paraissait écrit : démocratie libérale, économie de marché, circulation mondiale des biens, des idées et des images. Internet venait d’ouvrir au grand public une ère d’interconnexion sans précédent. L’Europe, confiante, lançait sa monnaie unique. Le monde croyait entrer dans un âge d’or de la paix et du commerce.

Trente ans plus tard, la carte s’est brouillée. La promesse d’un monde unifié s’est disloquée. Les États-Unis n’incarnent plus une évidence hégémonique, la Chine s’est affirmée comme puissance globale, la Russie a choisi la confrontation, et l’Europe doute d’elle-même. La mondialisation, jadis horizon indiscutable, est devenue un champ de bataille : économique, idéologique, climatique.

Ce basculement ne s’est pas fait du jour au lendemain. Dès les années 2000, les crises se sont succédé : terrorisme global, guerres asymétriques, krachs financiers, désindustrialisation, puis pandémie. Le « moment unipolaire » américain, né de la chute du mur de Berlin, n’aura duré qu’un souffle dans la longue durée historique — à peine une parenthèse entre deux désordres.

L’historien, plus que le commentateur, sait combien les équilibres mondiaux sont éphémères. L’ordre de Vienne (1815), celui de Versailles (1919), celui de Yalta (1945) : chacun a semblé, un temps, stable et durable, avant d’être balayé par de nouveaux rapports de force. L’ordre né en 1991 n’échappe pas à la règle. Le XXIᵉ siècle s’installe dans la multipolarité, mais sans architecture claire, sans règles communes.

Les crises climatiques et technologiques achèvent de redessiner les hiérarchies. Les puissances ne s’affrontent plus seulement par les armes ou le commerce, mais par la donnée, l’énergie, la mémoire et le contrôle des récits. Le monde unipolaire des années 1990 cède la place à un monde fragmenté, où chacun revendique sa voie, son histoire, sa vérité.

Regarder 1995 depuis 2025, c’est mesurer à quel point la certitude du progrès s’est effondrée. Ce n’est pas seulement la puissance américaine qui s’est érodée : c’est l’idée même d’un centre du monde. L’histoire, une fois encore, a repris ses droits — avec son cortège d’incertitudes, de rivalités et d’espérances contradictoires.

 

Aurelius


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