Il n’est pas d’histoire sans économie, pas d’économie sans histoire. Les échanges, les productions, les dettes et les richesses ont tissé la trame du monde aussi sûrement que les conquêtes ou les révolutions. Pourtant, l’histoire économique demeure souvent reléguée à l’arrière-plan : on la croit réservée aux spécialistes, abstraite, réduite à des chiffres et des courbes. Prohistoire tente au contraire de lui redonner chair et souffle, en montrant que l’économie est d’abord une affaire d’hommes et de femmes, de sociétés et de choix collectifs.
À travers les siècles, les civilisations ont inventé des manières toujours nouvelles d’organiser la subsistance, de répartir la valeur, de penser la richesse. De la Mésopotamie aux bourses électroniques, de la route de la soie aux plateformes numériques, l’économie apparaît ici comme une aventure humaine, faite d’espoirs et d’illusions, de créations et de crises.
Ce parcours ne cherche pas à raconter une marche triomphale vers la modernité, mais à révéler la diversité des chemins possibles. Les sociétés ne se sont pas toutes alignées sur le modèle industriel, marchand ou capitaliste ; elles ont inventé, chacune à leur manière, des équilibres entre l’échange et le don, entre le travail et le temps libre, entre la rareté et l’abondance. Comprendre cette pluralité, c’est rouvrir notre imaginaire économique au moment même où la planète s’épuise sous le poids de ses propres excès.
Prohistoire ne prétend pas livrer de recettes, mais inviter à penser autrement. L’histoire économique n’est pas une science du passé : elle est un miroir où se lisent nos dépendances, nos désirs et nos possibles. Relier les événements économiques à leur ancrage humain, replacer les grandes mutations dans la longue durée, c’est tenter de retrouver le fil d’un récit qui nous échappe.
Voyons dans l’économie non plus une fatalité, mais un champ d’invention, et dans l’histoire non plus une succession de crises, mais une succession d’occasions de repenser le monde.