La France en République (1944–années 2000) : reconstruire, moderniser, transformer

1945 : Femmes au bureau de vote (source : gallica.bnf.fr / BnF 

1944-1946 : refonder la République après la guerre

En 1944, la Libération marque la fin de l’Occupation allemande et du régime autoritaire de Vichy. La République est restaurée autour de valeurs fortes : liberté, égalité, fraternité. Le Gouvernement provisoire, dirigé par le général Charles de Gaulle, engage une refondation politique et sociale majeure.

Plusieurs mesures symbolisent ce renouveau :

• 1944 : le droit de vote des femmes, une avancée majeure pour l’égalité.
• 1945 : la création de la Sécurité sociale, qui protège les Français face à la maladie, la vieillesse et les accidents du travail.
• Des nationalisations (banques, énergie, transports) pour relancer l’économie

La Constitution de 1946 fonde la Quatrième République, un régime parlementaire démocratique mais fragile.

La Quatrième République : moderniser malgré les crises (1946-1958)

Malgré une grande instabilité politique (de nombreux gouvernements se succèdent), la Quatrième République joue un rôle essentiel dans la modernisation du pays. Grâce à l’aide du plan Marshall, la France se reconstruit rapidement : ce sont les débuts des Trente Glorieuses, une période de forte croissance économique.

La société française se transforme :

• Développement de la consommation de masse (électroménager, automobile).

• Urbanisation et amélioration du niveau de vie.

• Évolution du monde du travail avec l’essor de l’industrie.

Mais la République est fragilisée par la décolonisation, notamment la guerre d’Algérie (1954-1962). Ce conflit divise profondément la société française, provoque des violences et une crise politique majeure. Incapable de la gérer, la Quatrième République s’effondre.

1958 : la Cinquième République, un régime plus stable

En 1958, Charles de Gaulle revient au pouvoir et fonde la Cinquième République. La nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du président de la République, élu au suffrage universel direct à partir de 1962. Ce régime apporte une plus grande stabilité politique.

La guerre d’Algérie prend fin en 1962, marquant une étape décisive. Mais les tensions sociales persistent. En mai 1968, étudiants et ouvriers se mobilisent pour réclamer plus de libertés, de droits et de justice sociale. Les médias (télévision, presse, affiches) jouent alors un rôle central pour informer et mobiliser l’opinion publique.

Une société en profonde mutation (années 1960-2000)

La seconde moitié du XXe siècle est marquée par de profonds changements sociaux :

• Montée du chômage et désindustrialisation à partir des années 1970.
• Transformation des modes de vie et des structures familiales.
• Progrès des droits des femmes et du féminisme.

Plusieurs figures féminines incarnent ces évolutions. Simone Veil, ministre de la Santé, fait adopter en 1975 la loi autorisant l’IVG, un tournant majeur pour les droits des femmes. Gisèle Halimi, avocate engagée, lutte pour l’égalité et la justice.

Les réformes se poursuivent :

• 1974-1975 : majorité à 18 ans, divorce par consentement mutuel.
• 1981 : élection de François Mitterrand, abolition de la peine de mort.
• Années 1990 : création du Pacs, symbole de l’évolution des formes de couple.

Conclusion : une République en adaptation permanente

De 1944 aux années 2000, la République française a su faire face à de nombreux défis : reconstruction, décolonisation, crises économiques et mutations sociales. Grâce à des institutions solides et à des avancées majeures en matière de droits, elle s’est adaptée aux nouveaux contextes tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales.

Au début du XXIe siècle, la République continue d’évoluer face à de nouveaux enjeux : mondialisation, numérique, défis sociaux et environnementaux. L’histoire récente rappelle que la démocratie est un héritage vivant, à défendre et à réinventer.