Quand les chiens se déguisent en fantômes
Seule l'histoire n'a pas de fin.
Charles Baudelaire
A lire
Un livre qui fait réfléchir.
Un siècle après les événements, il est devenu possible de proposer aux peuples une mémoire commune de la Grande Guerre. Cela suppose de l'extirper des propagandes diplomatiques, politiques et militaires de l'époque, quitte à revenir sur des affirmations répétées sans discernement, qu'il s'agisse de la répartition des responsabilités dans le déclenchement de la catastrophe, de la conscience morale collective, de la façon dont la guerre a été conduite par ses chefs tant civils que militaires, ou bien encore des motivations politiques, idéologiques, économiques des uns et des autres.
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11 Novembre:
La paix sans cesse à défendre
Chaque 11 novembre, les clairons résonnent encore. Les drapeaux se lèvent, les noms gravés sur les monuments se murmurent à nouveau. Mais que reste-t-il du sens de cette commémoration, plus d’un siècle après l’armistice ?
Pendant longtemps, l’Europe a cru avoir conjuré la guerre. L’Union, la prospérité, la liberté de circuler semblaient sceller la promesse faite aux morts de 1914 : plus jamais ça. Pourtant, un siècle plus tard, le fracas des armes a repris, aux portes du continent. En Ukraine, les tranchées boueuses rappellent celles de Verdun ; la technologie n’a pas effacé la barbarie.
Cette résurgence interroge notre rapport à la mémoire. Nous commémorons beaucoup, mais souvenons-nous vraiment ? À force de rituels figés, la mémoire s’est parfois vidée de son sens. Or se souvenir, ce n’est pas seulement honorer : c’est comprendre, relier, avertir.
Le 11 novembre ne devrait pas être un simple hommage aux morts, mais une invitation à la vigilance. Car la paix n’est pas un état, c’est une construction fragile, sans cesse à défendre, Souvenons-nous que l’histoire ne se répète jamais tout à fait — mais qu’elle bégaie assez fort pour qu’on l’entende, si l’on veut bien écouter
La Grande Guerre
ailleurs et autrement.
Loin de Verdun, le lecteur découvre une “autre Grande Guerre” qui s’étend de la Galicie à la Mésopotamie, de la Namibie à la Chine, dans des environnements très variés : montagnes, déserts, forêts, villes et océans. L’ouvrage cherche à enrichir notre vision du conflit, au-delà des tranchées occidentales.