Depuis l’Antiquité, les religions façonnent les sociétés humaines, inspirant des valeurs de paix, de solidarité et de sens moral. Pourtant, elles ont aussi été, et demeurent parfois, associées à des violences et à des conflits meurtriers. Comment comprendre ce paradoxe historique ? E
L’histoire humaine est indissociable du fait religieux. Depuis des millénaires, les croyances structurent les sociétés, donnent sens au monde et proposent des cadres moraux visant à réguler les comportements individuels et collectifs. Pourtant, la religion demeure aussi, encore aujourd’hui, l’un des motifs invoqués pour justifier des violences extrêmes, allant jusqu’à la guerre et au massacre. Ce paradoxe – des doctrines prônant la paix, la compassion ou la fraternité associées à des conflits meurtriers – traverse toute l’histoire.
Les grandes religions, qu’elles soient issues du Proche-Orient, de l’Inde, de la Chine ou d’autres foyers culturels, partagent un socle de valeurs remarquablement convergent : respect de la parole donnée, souci du prochain, générosité, sens du sacrifice, maîtrise de soi ou encore quête d’un idéal spirituel supérieur. Ces principes ont inspiré des œuvres philosophiques, des institutions de solidarité, des mouvements de réforme morale et sociale. Ils ont contribué à façonner des civilisations entières, parfois sur des siècles.
Pourtant, à de nombreuses reprises, ces mêmes religions ont été mobilisées comme des marqueurs identitaires exclusifs, opposant un « nous » à un « eux ». Croisades médiévales, guerres de Religion en Europe, conflits confessionnels dans l’Empire ottoman, tensions contemporaines au Moyen-Orient ou en Asie du Sud : l’histoire montre que la violence dite « religieuse » est souvent indissociable de rivalités politiques, territoriales ou sociales. La foi, plus qu’une cause unique, devient alors un langage, un symbole ou un instrument au service de rapports de force bien terrestres.
Comprendre ce phénomène suppose donc de dépasser une lecture simpliste. Les historiens s’accordent largement sur le fait que les conflits qualifiés de religieux sont rarement motivés par la théologie seule. Ils naissent plutôt de l’entrelacement entre croyances, pouvoir, peurs collectives et contextes historiques spécifiques. La religion peut apaiser, rassembler et donner sens ; elle peut aussi, lorsqu’elle est rigidifiée ou instrumentalisée, servir de justification à l’exclusion et à la violence
C’est dans cette perspective qu’une vidéo récemment réalisée par des lycéens propose une synthèse de l’histoire des principales religions. Sans prétendre à l’exhaustivité, elle offre une vision d’ensemble utile, rappelant à la fois la profondeur historique des traditions religieuses et la diversité de leurs trajectoires. Ce regard pédagogique, accessible aux plus jeunes, n’est pas sans intérêt pour les adultes : il invite à replacer les débats contemporains dans une longue durée, où la religion apparaît moins comme une fatalité violente que comme un fait humain complexe, ambivalent, et profondément historique.
La religion qui ne peut pas tolérer la coexistence des autres religions n’est pas la vraie religion.
Mahatma Gandhi
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