Brunehaut : la fin tragique d'une femme d'état méconnue

La reine Brunehaut joua un grand rôle pour modifier en profondeur les institutions franques, notamment la justice, avant d’être suppliciée et mise à mort par Clotaire II, le fils de sa rivale Frédégonde.

 

"𝘭𝘦 𝘴𝘶𝘱𝘱𝘭𝘪𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘉𝘳𝘶𝘯𝘦𝘩𝘢𝘶𝘵"
𝘱𝘢𝘳 𝘑𝘦𝘢𝘯-𝘉𝘢𝘱𝘵𝘪𝘴𝘵𝘦 𝘊𝘢𝘳𝘪𝘷𝘦𝘯 (𝘔𝘶𝘴𝘦́𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘉𝘦𝘢𝘶𝘹-𝘈𝘳𝘵𝘴 𝘥𝘦 𝘎𝘢𝘪𝘭𝘭𝘢𝘤).

Le VIe siècle est marqué par les partages successifs du royaume des Francs qui ont lieu à la mort de Clovis en 511 puis à celle de son fils, Clotaire Ier, en 561.

En 566, Sigebert 1er, qui a hérité de l’Austrasie, épouse Brunehaut, la fille du roi des Wisigoths. Son frère Chilpéric Ier, qui a reçu la Neustrie souhaitant lui aussi une alliance royale, répudie ses précédentes épouses, et obtient la main de Galswinthe, la sœur de Brunehaut. Hélas, la pauvre Galswinthe se révélant stérile, Chilpéric la fait étrangler pour épouser sa maitresse Frédégonde.

Pour venger sa sœur, Brunehaut entraîne alors son mari Sigebert dans une guerre fratricide contre Chilpéric. En 575, alors qu’il est en passe de vaincre, Sigebert est assassiné par deux hommes de main de Frédégonde.

Devenue veuve, Brunehilde va gérer seule le pays pendant plusieurs décennies, en assurant la régence d’abord de son fils Childebert II (575-597), puis celle de son petit-fils, Thibert II (597-612). Intelligente et dotée d'un grand sens politique, Brunehaut se révèle une femme d’état efficace. Elle vise la réunification des royaumes francs mais elle ne parviendra pas à s’imposer lors d’interminables luttes sanglantes avec ses ennemis.

En 613, elle finit par être capturée et remise à Clotaire II, le fils de Frédégonde et roi de Neustrie. La pauvre sexagénaire est dépouillée de ses vêtements royaux et subit trois longs jours durant des tortures atroces. Elle est promenée, nue et ensanglantée, au milieu de l’armée de Clotaire. Elle finit par être attachée par les cheveux, un bras et une jambe à la queue d’un cheval indompté. Son corps brisé est ensuite brûlé.

L’œuvre politique de Brunehaut fut longtemps méconnue. Pourtant elle joua un grand rôle pour modifier en profondeur la loi salique et les institutions franques, notamment la justice. Elle établit un principe d’égalité entre Francs et Gallo-romains et d’autres droits progressistes dont certains ne vécurent guère au-delà d’elle, tel le droit des femmes à ne pas être mariée contre leur gré (comme l’a été sa sœur.)

 


Les royaumes sans la justice ne sont que des entreprises de brigandage

Saint Augustin



Mariage de Chilpéric Ier et Galsuinthe
Grandes Chroniques de France  - BN
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