La crise de 1929 fut mondiale, économique, sociale et politique. Elle a montré que la mondialisation financière, déjà avancée à l’époque, pouvait transformer une crise locale en catastrophe planétaire.
1929, le krach qui a ébranlé le monde
Le 24 octobre 1929, Wall Street s’effondre. En quelques heures, l’Amérique bascule dans la panique. Les images d’hommes en costume, hagards, sortant de la Bourse de New York, font le tour du monde. Ce « jeudi noir » n’est pas seulement une secousse financière : c’est le début d’une crise économique et sociale mondiale qui va marquer les années 1930
Dans les années 1920, l’économie américaine semble invincible. Production industrielle en hausse, consommation de masse, boom boursier… Mais cette prospérité repose sur des bases fragiles : spéculation effrénée, surproduction industrielle et agricole, inégalités criantes.
Lorsque la bulle éclate à Wall Street, la mécanique s’inverse. Les banques font faillite, les entreprises ferment, et le chômage explose.
Grâce aux capitaux américains, l’Europe s’était reconstruite après la Première Guerre mondiale. Mais en retirant leurs investissements, les États-Unis entraînent dans leur chute de nombreuses économies.
En Allemagne, déjà affaiblie par le poids des réparations de guerre, le chômage atteint des niveaux record, alimentant colère et désespoir. En France, la crise arrive avec retard mais plonge le pays dans la récession dès 1931.
Au-delà des chiffres, la crise bouleverse la vie quotidienne. Aux États-Unis, des familles entières perdent leur logement et se réfugient dans des bidonvilles surnommés « Hoovervilles », en référence au président Herbert Hoover, accusé d’inaction.
En Europe, les files de chômeurs s’allongent, les grèves se multiplient, et la pauvreté fragilise les régimes démocratiques.
Face à l’urgence, les gouvernements hésitent. Aux États-Unis, Franklin D. Roosevelt lance dès 1933 le New Deal, un programme ambitieux mêlant relance économique, grands travaux et soutien social.
En Allemagne et en Italie, la crise est un terreau fertile pour les idéologies autoritaires : Hitler et Mussolini exploitent le désespoir populaire pour consolider leur pouvoir.
La crise de 1929 ne se résume pas à un krach boursier. Elle révèle les failles d’un capitalisme non régulé, précipite la montée des régimes totalitaires et prépare, en filigrane, le terrain de la Seconde Guerre mondiale.
C’est l’histoire d’un choc économique devenu un séisme politique, dont les répliques ont secoué le monde pendant plus d’une décennie.
La crise de 1929 n’est pas le passé, c’est une clef pour comprendre le présent.
John Maynard Keynes
Les dates clés
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24 octobre 1929 : “Jeudi noir”, début du krach boursier à Wall Street
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1930–1933 : propagation de la crise dans le monde entier
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1933 : Roosevelt devient président des États-Unis, début du New Deal
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1933 : Hitler au pouvoir en Allemagne, favorisé par la crise sociale
La monnaie en violence et confiance
Pour Aglietta et Orléan, la monnaie n’est pas qu’un outil économique : elle fonde la confiance et le lien social. À travers l’euro ou la crise argentine, ils montrent qu’elle peut apaiser ou déclencher la violence collective. La monnaie est ainsi un « fait social total », au cœur des sociétés humaines.
Devenu un classique dès sa parution, Le Capital au XXIᵉ siècle offre une analyse magistrale des inégalités et du capitalisme contemporain. S’appuyant sur quinze années de recherche, trois siècles d’histoire et des données issues de plus de vingt pays, Thomas Piketty renouvelle en profondeur notre compréhension de la répartition des richesses. Il met en lumière la contradiction centrale entre croissance économique et rendement du capital, montrant comment la concentration extrême des patrimoines et des hauts revenus menace aujourd’hui les idéaux de méritocratie et de justice sociale. Un ouvrage de référence pour comprendre les grands enjeux économiques et politiques de notre temps.