A l’échelle historique les épisodes de grandes sécheresses n’ont rien d’exceptionnel.
Le lit du Rhin à sec permet l’organisation de foires avec manèges et stands.
(Archives de Strasbourg - AVES, 13 PH 460
Avec le réchauffement climatique, les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents et la nappe phréatique sont au plus bas en France et ailleurs dans le monde. Pour autant, à l’échelle historique, de telles situations n’ont rien d’exceptionnelles.
Si on se limite à la période contemporaine pour laquelle les météorologues disposent de données fiables et bien documentées, l’année 1882 fut par exemple marquée par une terrible sécheresse dans l’est de la France et en Europe centrale. A Strasbourg, il était même possible de traverser le Rhin à pied sec.
Déjà, en 1303, sous Philippe IV le Bel, au plus fort de l’été, on pouvait traverser le Rhin à pied, entre Strasbourg et Bâle si l’on en croit les chroniques de l’époque. Des observations similaires ont été faites pour la Loire, la Seine et l’Oise tout comme pour le Danube et l’Elbe plus à l’est de l’Europe compte tenu d’un anticyclone qui s’était installé sur le continent et y resta jusqu’à la fin de l’automne. A partir de l’analyse des témoignages écrits de ce début de XIVe siècle, les experts du climat européens estiment que la sécheresse de 1303 fut probablement la sécheresse la plus sévère du deuxième millénaire. Cette même année, en Alsace, les raisins étaient déjà mûrs le 24 juin pour la Saint Jean.
Le Rhin L. Janscha / J. Ziegler, 1798
Les grandes sécheresses du XXe siècle
Le XXème siècle enregistre plusieurs grandes sécheresses dont celle de 1921 qui reste une des pires calamités historiques pour une grande partie de l'Europe
À Paris, il ne tombe que 267 mm dans l'année, ce qui en fait l'année la plus sèche du siècle siècle, loin devant 1976 avec 440 mm. Entre le 22 mai et le 11 juillet, il ne pleut que 2 millimètres. Avant même l’été, dans les campagnes, les pâturages jaunissent et les récoltes grillent au soleil.
En Russie, déjà minée par la guerre civile, la situation est catastrophique. La sécheresse est un facteur aggravant de la famine qui s’installe dans le bassin de la Volga et dans les montagnes de l'Oural. Plus de 5 millions de Soviétiques meurent de faim.
En 1949, il fait déjà plus de 30°C en avril dans la moitié nord de la France. La sécheresse s’installe partout et touche toutes les régions et toutes cultures. Malgré les messes dites pour faire venir la pluie, la sécheresse persiste tout l’été et nombre de récoltes sont perdues. les paysans ne parviennent plus à alimenter correctement leurs bêtes. Les poissons meurent dans la Sein. Dans les Landes, un gigantesque feu de forêt ravage 52 000 hectares en août et entraîne la mort de 82 personnes.
