Ninive 612 av. J.-C. : Quand l’eau et la trahison ont terrassé un empire invincible

Une ville réputée imprenable, des remparts légendaires, un empire qui dominait le Proche-Orient depuis des siècles… Pourtant, en quelques mois, Ninive est tombée. Retour sur l’une des batailles les plus spectaculaires de l’Antiquité, où la nature et la ruse ont eu raison de la force brute. 


Chasse au lion - Palais de Ninive 
British Museum - Photo P. Vauclair

L'empire qui faisait trembler le monde

Imaginez un empire si puissant que son seul nom inspirait la terreur : l’Assyrie. Au VIIᵉ siècle avant notre ère, ses armées écrasaient tout sur leur passage, ses rois régnaient sur un territoire s’étendant de l’Égypte à l’Iran actuel, et sa capitale, Ninive, était une forteresse réputée imprenable. Pourtant, en 612 av. J.-C., cette cité mythique a connu une chute aussi brutale que spectaculaire.

L’alliance improbable qui a conduit à la chute de Ninive

Les Assyriens avaient un défaut : ils s’étaient fait trop d’ennemis. Les Babyloniens, humiliés et pillés, les Mèdes, assoiffés de vengeance, et même les Scythes, ces cavaliers nomades redoutés, ont fini par unir leurs forces. Leur cible ? Ninive, symbole de l’oppression assyrienne.

Pendant trois ans, les alliés ont harcelé l’empire, affaiblissant ses défenses. Puis, en 612 av. J.-C., ils ont encerclé la capitale. Les Assyriens, confiants, pensaient tenir bon derrière leurs murailles colossales. Mais personne n’avait prévu que le Tigre, le fleuve voisin, deviendrait leur pire ennemi.

Selon les chroniques anciennes, une crue soudaine du Tigre aurait emporté une partie des remparts. Les historiens débattent encore : était-ce un hasard, ou les assiégeants avaient-ils détourné le fleuve ? Toujours est-il que les soldats coalisés en ont profité pour envahir la ville. En quelques heures, Ninive, joyau de l’Assyrie, n’était plus qu’un champ de ruines fumantes.

a chute de Ninive, c’est bien plus qu’une défaite militaire. C’est la fin d’un empire qui semblait éternel, et le début d’une nouvelle ère où Babylone, dirigée par le célèbre Nabuchodonosor, deviendra la nouvelle puissance dominante. Sans cette bataille, l’histoire du Proche-Orient – et peut-être même celle de la Bible, qui mentionne Ninive – aurait été bien différente.

Leçon d’histoire : la puissance n’est jamais éternelle

Ninive nous rappelle une vérité intemporelle : aucun empire, aussi puissant soit-il, n’est à l’abri d’une chute. Parfois, il suffit d’une alliance inattendue, d’un coup du sort… et d’un fleuve en crue.

« Et si l’Histoire se répétait ? Aujourd’hui encore, les ruines de Ninive, près de Mossoul en Irak, témoignent de cette fin tragique. Une visite qui donne à réfléchir… »

Lamassu animal hybride à corps de taureau et à ailes d’aigle, exhumé dans la plaine de Ninive après le départ de Daech (photo :  P. Butterlin - Dr M. Mura - Dr J.-J. Herr / Mission archéologique française de Khorsabad )