Le Sahara : d'un riche passé à un potentiel futur

Il y a environ 10.000 ans le Sahara n'étaient pas un désert, mais ressemblaient davantage à une savane. Aujourd'hui il révèle des potentiels insoupçonnés pour le futur, malgré le réchauffement climatique, grâce, entre autres, aux barrages souterrains.

 

Dunes-  Erg Chegaga, Maroc (Thomas Woodtli, CC BY-SA 2.0)

Il y a environ 10.000 ans le Sahara n'étaient pas un désert, mais ressemblaient davantage à une savane. Il y avait des lacs et suffisamment de végétation pour que les gros animaux sauvages puissent se nourrir. Des êtres humains y vivaient également et, avec leurs outils de pierre, ils ont laissé d’admirables traces de leur passage.
Avant de devenir un désert formant une immense barrière entre le nord et le sud de l'Afrique, le Sahara a longtemps été traversé par d'importantes routes commerciales.
Entre 4000 et 2500 avant notre ère, le Sahara commence à s'assécher, l'homme élève des bœufs domestiques et cultive la terre. De 2500 à 500 avant J.-C.,  le cheval, venant d'Asie, y est introduit à partir de l'Egypte.  La savane a laissé la place à une steppe semi-aride puis devient rapidement un désert et que seules les oasis conservent des activités agricoles et commerciales. Le dromadaire qui apparaît vers l'an 500 avant notre ère, devient l'animal typique du Sahara.

Gravure rupestre , Tassili n'Ajjer , Algérie

Gravure rupestre , Tassili n'Ajjer , Algérie (Akli salah, CC BY-SA 4.0)

Des populations d'origine arabe apportent la religion musulmane au Sahara entre le 7e et le 8e siècle ; c'est à elles qu'on doit la construction des grandes villes érigées tout autour du désert et l'unification politique et culturelle.Le Sahara devient d'une importance majeure entre les 13e et 16e siècle, époque où de nombreuses routes traversent le désert, reliant les royaumes africains et les empires du Ghana (700-1200), du Mali (1200-1500) et des Songhaï (1350-1600) aux ports du nord de l'Afrique. Le commerce est actif : l'or et les esclaves en provenance du sud sont échangés contre du sel extrait des mines du Sahara, des cauris (coquillages servant de monnaie principale) et des armes venant du nord. On transporte également des articles de luxe dans les caravanes : des tissus précieux, du poivre, de l'ivoire, des noix de cola, des articles en cuir et, au XIXe siècle, des plumes d'autruche. Ces articles sont acheminés vers les ports du nord, d'où ils étaient exportés vers l'Europe et le Proche-Orient.Entre la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, le Sahara connait une parenthèse marquée par la colonisation européenne, qui, à l’échelle de l’Histoire, est de courte durée : entre quelques décennies et un peu plus d’un siècle selon les pays et les occupants (Grande-Bretagne en Egypte, Italie en Libye et en Éthiopie, France en Algérie, Maroc, etc.).

A présent, le Sahara, malgré l’aridité de son climat, connait un certain essor et même une croissance démographique, concentrée dans les zones urbanisée : une ville comme Nouakchott, par exemple, qui ne comptait que 6000 habitants en 1960 en compterait aujourd’hui près de 2 millions ! La croissance économique se profile également et pas seulement dans les secteurs des hydrocarbures (gaz et pétrole en Égypte, Libye, Algérie) ou des mines (uranium au Niger, fer en Mauritanie, phosphates en Tunisie et au Maroc).
L’Algérie vient d’annoncer un grand projet de développement agricole d’un million d’hectares dans le Sahara algérien. Ce projet n’est pas une chimère, car il existe déjà des zones productives dans le Sud, notamment la wilaya d’Adrar, devenue un leader dans la production de céréales, de légumes et d’oléagineux grâce, entre autres, au recours aux barrages souterrains. Un barrage souterrain est un barrage qui se réalise dans le lit d'oued (inferoflux). Il consiste à retenir les eaux souterraines contenant dans la nappe alluviale. D’autres types de barrages souterrains, à digue profonde, peuvent aussi stocker aussi les eaux de la nappe phréatique. Enfin le tourisme est également en développement grâce à des paysages à couper le souffle.

Croquis d'un barrage Inferoflux (Schéma Remini, 2020) - Source : Remini, Boualem. (2020).  FROM THE FOGGARA TO THE UNDERGROUND DAM, THE ALLUVIAL TABLECLOTH, A SOLUTION FOR ARID REGIONS. 297-308. 

 

 guelta, près d'Oubankort, Adrar des Ifoghas, Mali

Une guelta, près d'Oubankort, Adrar des Ifoghas, Mali (guelta : dépression ou cuvette où l'eau s'est accumulée à la faveur d'une crue, de l'alimentation par des sources ou l'inféroflux en contexte désertique. La guelta appartient à l'ensemble des zones humides des milieux désertiques comme le chott, la daya et la sebkha).

 

Tadrart Rouge (Cap Djinet, CC BY-SA 3.0)

Dunes mouvantes, rochers et montagnes dans le Tadrart Acacus, au sud-ouest de la Libye.
(Luca Galuzzi, CC BY-SA 2.5)


C'est l'eau du désert qui est la meilleure, parce qu'on la trouve sous l'aridité des sables.

 Roger Lemelin


Membres permanents en bleu foncé et membres observateurs en bleu clairs.


L’art rupestre de l’Oued Mathendous

Le Wadi Mathendous (l'Oued Mathendous) est l'un des meilleurs endroits pour voir ces œuvres d'art préhistorique qui témoignent d'un environnement aujourd'hui disparu.  Découvert, en 1850, par Heinrich Barth, ce site archéologique saharien est situé dans le massif du Messak Settafet, au sud-ouest de la Libye, à cent cinquante kilomètres au sud ouest de Germa, antique capitale des Garamantes, peuple de caravaniers transsahariens.
Parmi les animaux représentés dans l'Oued Mathendous,, on admire le dessin d'éléphants, de girafes, de crocodiles et bien d’autres animaux,témoignage d'une faune qui prospérait à l’époque au bord du grand lac du Fezzan, comme le Nord de l'Afrique en comptait beaucoup il y a quelques milliers d'années

Girafes de l’Oued Mathendous
(source : ruba_ch/Rudolf Baumann)


L'aiguille d'Essendilène au Tassili n'Ajjer

L'aiguille d'Essendilène au Tassili n'Ajjer en Algérie (Said Fortin, CC BY-SA 3.0)



Lectures

 

La révolution technologique, qui se déroule sous nos yeux, va bouleverser nos modes de vie et refonder la civilisation humaine. L'ouvrage décrit les bouleversements auxquels la génération actuelle sera confrontée dans les années à venir et durant lesquelles le destin de l’humanité va se jouer. Au-delà d’une synthèse remarquable sur tous les changements en cours dans notre monde actuel, les auteurs incitent à la réflexion. Quelle société sommes-nous en train de construire ? Quel futur ne voudrait-on pas ? Quel avenir serait souhaitable ?


Histoire thématique



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