1917 : le tragique échec de Nivelle au Chemin des Dames

Évacuation d’un tirailleurs sénégalais blessé au Chemin des Dames (Photo : Jacques Ridel. 1917 - ECPAD)

La bataille du Chemin des Dames, aussi appelée seconde bataille de l’Aisne, a lieu pendant la Première Guerre mondiale. sur le plateau dénommé le Chemin des Dames, entre Soissons et Reims. Elle commence le 16 avril 1917 à 6 h du matin avec « l’offensive Nivelle ».
L’offensive imaginée et dirigée par le général Nivelle vise à rompre le front allemand.
Nivelle avait prévu que l’avancée française serait foudroyante. Après un long bombardement par l’artillerie, destiné à détruire les positions allemandes, l’infanterie devait partir à l’assaut sous la protection d’un feu roulant d’artillerie. Par ailleurs, pour la première fois de l’histoire militaire française, des chars étaient engagés dans la bataille.
L’offensive Nivelle s’est rapidement révélée comme un effroyable échec pour les armées françaises. Le front devait être percé dans la journée. Or, les conditions météorologiques défavorables ont réduit l’efficacité du bombardement préalable. Les Allemands avaient puissamment fortifié la colline (qui disposait de nombreuses grottes), dont ils occupaient le sommet. Des 128 chars français engagés, 57 sont détruits, entraînant la mort ou la disparition de leurs hommes d’équipage. Difficilement manœuvrables, sans tourelle, mal blindés avec des réservoirs de carburant mal protégés, les chars Saint-Chamond de 22 tonnes étaient des cibles faciles pour les Allemands.
Le 16 avril au soir, le front allemand est à peine entamé. Les pertes françaises sont considérables (en particulier dans les troupes formées de soldats venus des colonies françaises). L’issue dramatique de l’offensive Nivelle est une des causes des mutineries qui vont avoir lieu dans l’armée française pendant l’été 1917 (actions nombreuses dans le secteur de Champagne où se trouve le Chemin des Dames).
Nivelle sera remplacé à la tête du haut-commandement par le général Pétain. Les armées allemandes et françaises continueront à se disputer le plateau encore plusieurs mois, jusqu’en octobre 1917, sans aucun résultat stratégique significatif malgré de très lourdes pertes humaines dans les deux camps : au total la bataille du chemin des dames fera plus de 350.000 victimes, morts ou blessés.

Le cimetière militaire français de Craonnelle au bord de la D18 (Chemin des Dames)