Découverte en 1784 au cœur de la Mésopotamie, une pierre noire couverte de signes cunéiformes allait révéler, plus d’un siècle plus tard, l’un des plus anciens contrats familiaux de l’histoire humaine.
Vue de face du caillou Michaux
Ministère de la Culture (CC-BY-SA 3.0 FR)
En 1784, lors d’une expédition scientifique en Mésopotamie, le botaniste André Michaux découvre une grosse pierre noire de 22 kg mesurant 46 cm de haut pour une largeur de 20 cm. Le « caillou Michaux » contient sur sa face et son revers 95 lignes d’écriture rédigées en cunéiforme babylonien réparties sur quatre colonnes. Les colonnes sont surmontées de deux registres, contenant 21 symboles iconographiques qui représentent des animaux fantastiques, des attributs divins et des astres. Il faudra plus d’un siècle pour que la traduction complète soit achevée. Elle sera publiée en1895, par Jules Oppert, dans les comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il s'agit d'un contrat concernant la donation par un père à sa fille d'une terre agricole.
Le caillou Michaux est actuellement conservé au cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.
L’écriture en Mésopotamie n’est pas née pour dire le monde, mais pour le gérer.
Jean Bottéro
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