Faire la guerre, faire la paix :
Le Moyen-Orient: conflits régionaux et tentatives de paix

Moyen-Orient : une région stratégique marquée par des tensions ethniques, religieuses et géopolitiques, où les conflits israélo-palestiniens et les guerres du Golfe illustrent la fragilité de la paix.


Une région complexe et instable

  1. Des facteurs structurels de tensions

  • Une mosaïque ethnique et religieuse :

    • 3 grands peuples dominent : Arabes (250 M), Perses (Iran, 65 M) et Turcs (60 M).

    • De nombreuses minorités : Kurdes (40 M, sans État, répartis entre Turquie, Syrie, Irak, Iran), Druzes, Alaouites, Chrétiens maronites au Liban, Coptes en Égypte, Juifs en Israël, etc.

    • Le Moyen-Orient concentre les trois grandes religions monothéistes : judaïsme, christianisme, islam, avec des lieux saints majeurs (La Mecque, Médine, Jérusalem).

  • Des clivages religieux :

    • Sunnites majoritaires (Turquie → Yémen, Égypte → Golfe).

    • Chiites concentrés surtout en Iran et en Irak.

Ces divisions alimentent rivalités et tensions, notamment entre Iran chiite et Arabie saoudite sunnite.

  1. L’héritage de la domination coloniale

  • Après la chute de l’Empire ottoman (1918), la région est divisée entre Français (Syrie, Liban) et Britanniques (Irak, Palestine, Jordanie) selon les accords Sykes-Picot (1916).

  • Ces frontières artificielles ignorent les réalités ethniques et religieuses → sources durables de conflits.

  1. Une région stratégique et convoitée

  • Ressources énergétiques : 48 % des réserves mondiales de pétrole.

  • Positions géostratégiques : détroits d’Ormuz et de Bab el-Mandeb, canal de Suez.

Le conflit israélo-palestinien : un abcès sans solution

1. Les origines (XIXe siècle – 1947)

  • Sionisme : mouvement national juif lancé par Theodor Herzl pour créer un État juif en Palestine.
  • Déclaration Balfour (1917) : le Royaume-Uni soutient la création d’un « foyer national juif » en Palestine, tout en promettant un État aux Arabes → promesses contradictoires.
  • Après la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, l’ONU vote en 1947 un plan de partage de la Palestine en deux États (juif et arabe).

2. Du conflit israélo-arabe à la reconnaissance d’Israël (1948 – 1978)

  • 1948 : création d’Israël → 1re guerre israélo-arabe. Israël l’emporte, les Palestiniens deviennent des réfugiés (Nakba = « catastrophe »).
  • 1967 : guerre des Six Jours → Israël conquiert Jérusalem-Est, Gaza, Cisjordanie, Golan, Sinaï.
  • 1973 : guerre du Kippour → attaque surprise Égypte/Syrie, échec, mais relance diplomatique.
  • 1978-1979 : accords de Camp David entre Israël (Menahem Begin) et l’Égypte (Anouar el-Sadate, Jimmy Carter médiateur) → paix israélo-égyptienne, restitution du Sinaï.

3. Du conflit interétatique au conflit israélo-palestinien (depuis les années 1970)

  • OLP (Organisation de libération de la Palestine) fondée en 1964 par Yasser Arafat : lutte armée, puis diplomatie (statut d’observateur ONU en 1974).
  • Intifadas (1987, 2000) : révoltes populaires palestiniennes contre l’occupation.
  • Accords d’Oslo (1993) : reconnaissance mutuelle Israël/OLP, création d’une Autorité palestinienne autonome en Cisjordanie et Gaza.
    • Objectif : deux États (Israël + Palestine).
    • Échec du processus : poursuite de la colonisation, attentats, montée du Hamas.
  • Aujourd’hui : situation bloquée, violences récurrentes, notamment après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et la riposte israélienne à Gaza.

Les guerres du Golfe : la fin du rêve de « Pax Americana »

1. La première guerre du Golfe (1990-1991)

  • Contexte : Saddam Hussein (Irak) envahit le Koweït pour s’emparer de son pétrole et d’un accès à la mer.
  • Réaction internationale : l’ONU autorise une intervention militaire (opération « Tempête du désert ») menée par les États-Unis et une coalition de 35 pays.
  • Résultat : libération du Koweït, défaite de l’Irak.
  • Conséquence : affirmation d’un « nouvel ordre mondial » dominé par les États-Unis après la guerre froide.

➜  Mais la présence militaire américaine dans le Golfe alimente un rejet croissant dans le monde musulman (Al-Qaïda, attentats anti-américains).

2. La deuxième guerre du Golfe (2003-2011)

  • Motifs invoqués par Washington :
    • Accusations d’armes de destruction massive (jamais prouvées).
    • Lutte contre le terrorisme après le 11 septembre 2001.
    • Volonté de renverser Saddam Hussein et d’imposer un modèle démocratique.
    • Enjeux pétroliers et géopolitiques.
  • Déroulement : invasion rapide, chute de Bagdad (avril 2003), exécution de Saddam Hussein (2006).
  • Mais : absence d’armes trouvées, guerre asymétrique (attentats, guérillas sunnites, montée du terrorisme islamiste).
  • Conséquences : déstabilisation durable de la région, montée de Daech à partir de 2014.

Conclusion : une région sous tension permanente

  • Le Moyen-Orient reste une poudrière géopolitique où s’entrecroisent :
    • Divisions religieuses (sunnites/chiites),
    • Rivalités nationales et territoriales,
    • Convoitises internationales pour le pétrole,
    • Poids de l’histoire coloniale et du conflit israélo-palestinien.
  • Les tentatives de paix (Camp David, Oslo, ONU) n’ont pas mis fin à l’instabilité, aggravée par les guerres d’Irak, la montée de l’islamisme et les ingérences étrangères.
  • La paix reste fragile, dépendante d’un équilibre impossible entre sécurité, indépendance nationale et reconnaissance mutuelle des États.

À retenir

Définition du Moyen-Orient

  • Le Moyen-Orient s'étend de l’Égypte à l’Afghanistan, de la Turquie au Yémen.

  • Région stratégique : carrefour entre Europe, Afrique et Asie, riche en pétrole (48 % des réserves mondiales).



L’humanité doit mettre fin à la guerre, ou la guerre mettra fin à l’humanité. 

John F. Kennedy 

La guerre moderne (nucléaire) dépasse la politique : elle menace la survie même de l’espèce humaine.


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