de gauche à droite : Staline, Hitler, Mussolini

Une idéologie totalisante

Les régimes totalitaires partagent une volonté d’encadrer totalement la société au nom d’une idéologie :

• En URSS, le communisme stalinien prétend construire une société sans classes, dirigée par le parti unique, le Parti communiste, au nom de l’intérêt du prolétariat. L’économie est planifiée, la propriété privée abolie, et toute opposition assimilée à une trahison.

• En Italie, Mussolini impose dès 1922 un État fasciste qui glorifie la nation, le chef, la guerre et l’ordre. L’individu doit se soumettre à l’État, vu comme porteur d’un destin national supérieur.

• En Allemagne, Hitler et le parti nazi imposent à partir de 1933 une idéologie raciste et antisémite, exaltant la supériorité de la « race aryenne » et la conquête d’un « espace vital » (Lebensraum) à l’Est.

Violence d’État et terreur de masse

La violence est au cœur du fonctionnement de ces régimes. Elle est systémique, organisée, dirigée contre des boucs émissaires désignés ou contre toute forme de contestation.

• En URSS, la terreur culmine en 1937-1938 : les procès truqués, les purges massives et les déportations en camp du Goulag visent autant les ennemis politiques que les membres du Parti eux-mêmes. Des millions de victimes disparaissent dans cette spirale paranoïaque.

• En Allemagne, la violence prend d’abord une forme légale : arrestations de communistes, camps de concentration, persécutions antisémites. La Nuit de Cristal (9-10 novembre 1938) marque un tournant : les synagogues sont incendiées, les commerces juifs saccagés, les rafles se multiplient.

• En Italie, la violence fasciste s’exerce surtout au début du régime (milices des Chemises noires), puis par un contrôle social fort, même si elle reste moins meurtrière que chez ses homologues.

Contrôle total de la société

Les régimes totalitaires imposent un encadrement de tous les aspects de la vie :

• Propagande omniprésente (radio, affiches, cinéma, écoles)

• Culte du chef : Staline, Mussolini et Hitler sont présentés comme des figures infaillibles et salvatrices.

• Jeunesses encadrées : Komsomol, Balilla, Hitlerjugend… l’embrigadement commence dès l’enfance.

• Parti unique et surveillance généralisée : les opposants sont traqués, dénoncés, réduits au silence.

Des ambitions expansionnistes

Les régimes totalitaires ne se contentent pas de dominer leur population : ils cherchent aussi à remodeler le monde.

• L’URSS soutient des mouvements communistes internationaux, même si elle adopte une politique de sécurité défensive dans les années 1930.

• Le fascisme italien rêve d’un nouvel empire romain en Méditerranée.

• L’Allemagne nazie prépare activement la guerre : remilitarisation, annexions (Autriche, Tchécoslovaquie), réarmement massif.

La guerre civile espagnole (1936-1939) devient un terrain d’affrontement idéologique : l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste y soutiennent Franco, tandis que l’URSS aide les républicains. Le conflit préfigure l’affrontement mondial à venir.

Une Europe sous emprise

En 1939, l’Europe est en grande partie soumise ou menacée par les régimes totalitaires. La démocratie recule, les sociétés vivent sous la peur ou la propagande, et les relations internationales se tendent jusqu’à l’irréparable.

L’ordre européen issu du traité de Versailles est bouleversé. La montée des totalitarismes montre combien l’instabilité économique, la frustration nationale et la fragilité démocratique peuvent nourrir les dérives les plus radicales.

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