Une France sous tutelle ? Cinq siècles pour comprendre notre dépendance

De Louis XIV à la BCE, une même question hante l’histoire française : qui tient réellement les clés de notre souveraineté ? Depuis cinq siècles, la dette est le fil rouge — discret mais implacable — de notre vie politique. Monarchie fastueuse incapable d’équilibrer ses comptes, Révolution ruinée par l’hyperinflation, XIXᵉ siècle bâti à crédit, guerres mondiales financées par d’autres, puis, à partir de 1983, un État livré au jugement des marchés : la France avance, vacille, se relève… toujours sous l’œil de ses créanciers.

Longtemps, la dette fut un outil. Elle devint une laisse.

Le tournant européen a scellé ce glissement : la monnaie s’éloigne du pouvoir politique, la dette cesse d’être un instrument et devient une discipline. À chaque crise — 2008, Covid, inflation — nous empruntons pour survivre, sans jamais reprendre la main.

Aujourd’hui, la France vit sous perfusions monétaires et sous notation permanente. Non que le pays soit au bord de la banqueroute : il est au bord de la perte d’autonomie. La dette n’est plus un chiffre, mais un avertissement. Celui d’un modèle qui consomme davantage qu’il ne produit, et qui confie son avenir à ceux qui, demain, présenteront l’addition.

Pourtant, rien n’est inéluctable. L’histoire montre que nous avons su, parfois, orienter le crédit vers la reconstruction, la science, l’industrie, et non vers les dépenses d’instantané. Retrouver notre souveraineté ne signifie ni rompre avec l’Europe, ni ressusciter les Trente Glorieuses : cela implique de réaffirmer un choix politique fondamental.

  • Investir dans ce qui nous rend libres.
  • Repolitiser la monnaie au service de l’intérêt général.
  • Planifier ce qui compte, plutôt que subir ce qui vient.

La vraie question demeure, la même qu’en 1789, 1918 ou 1983 : Voulons-nous être maîtres de notre avenir — ou simples locataires de notre destin ?

Aurélius


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La France née du baptême de Clovis " ; " Napoléon, ce tyran " ; " Les soldats de 1914 partis "la fleur au fusil' " ; " L'extrême droite fut seule à collaborer " ; " La gauche s'est opposée au vote des femmes " ; " La colonisation a largement profité aux colonisés ", etc. Autant d'idées reçues tenaces qui, berçant notre vision du passé, endorment nos vigilances. Que nous disent les mythes dont l'histoire de France est chargée ? Au service de quels intérêts ont-ils été forgés ?

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