Itchan Kala : Joyau de Khiva, Témoin Millénaire de l’Asie Centrale

Itchan Kala, la perle fortifiée de Khiva : Plongez dans les ruelles millénaires d’une cité où chaque pierre murmure les secrets des caravanes, des khans et des conquérants — un voyage hors du temps au cœur de l’Ouzbékistan


Perchée au milieu du désert du Kyzyl-Koum, en Ouzbékistan, Itchan Kala est bien plus qu’une simple vieille ville fortifiée. , cette cité-musée à ciel ouvert est un chef-d’œuvre d’architecture islamique, un carrefour culturel et un symbole de la route de la soie. Son nom, qui signifie « ville intérieure » en ouzbek, reflète son rôle historique de cœur battant de la région du Khorezm.

Minaret  Kalta Minor à Khiva, Ouzbékistan (AXP Photography)

Une Histoire Richesse et Tourmentée

Les origines d’Itchan Kala remontent au Xe siècle, bien que des fouilles archéologiques aient révélé des traces d’occupation bien plus anciennes. La ville a connu son apogée entre les XVIe et XIXe siècles, alors qu’elle était la capitale du khanat de Khiva, .

Itchan Kala a survécu à des siècles de conquêtes : les invasions mongoles, les rivalités entre khanats, et même la colonisation russe au XIXe siècle. Chaque époque a laissé son empreinte, faisant de la ville un palimpseste architectural unique.

 Khiva, Ouzbékistan (AXP Photography/Pexels)

En pénétrant dans Itchan Kala par l’une de ses quatre portes monumentales, le visiteur est transporté dans un autre monde. Les murs d’enceinte en terre cuite, hauts de dix mètres, abritent un dédale de ruelles sinueuses, de mosquées, de médersas (écoles coraniques) et de palais.

Une Architecture à Couper le Souffle

Parmi les merveilles de la cité :

  • Le minaret Kalta Minor : Symbole de la ville, ce minaret inachevé, recouvert de faïences bleues, devait être le plus haut d’Asie centrale. Sa base imposante et ses motifs géométriques en font une merveille de l’art islamique.
  • La médersa Mohammed Amin Khan : Construite au XIXe siècle, c’est la plus grande médersa de Khiva. Ses cellules, autrefois occupées par des étudiants, offrent une plongée dans la vie intellectuelle de l’époque.
  • Le palais Tach-Khaouli : Résidence des khans de Khiva, ce palais du XIXe siècle allie luxe et raffinement, avec ses cours intérieures, ses iwans (salles voûtées) et ses mosaïques étincelantes.
  • La mosquée Djuma : Fondée au Xe siècle, elle abrite une forêt de , chacune unique, qui soutiennent son toit plat. Un chef-d’œuvre d’artisanat et de spiritualité.

Vue des loges des épouses dans le harem  Tach-Khaouli 
(photo : Bgag, CC0)

Au-delà des monuments, Itchan Kala est encore aujourd'hui un lieu de vie. Les artisans y perpétuent des savoir-faire ancestraux : . Les échoppes regorgent de souvenirs artisanaux, tandis que les habitants, fiers de leur héritage, accueillent les visiteurs avec une hospitalité légendaire.

Chaque année, des festivals célébrent la culture khorezmienne, avec des concerts de musique traditionnelle, des danses et des reconstitutions historiques. Itchan Kala n’est pas un musée figé, mais une cité vivante, où le passé et le présent se mêlent harmonieusement.

Un Patrimoine à Préserver

Pour les voyageurs en quête d’authenticité, Itchan Kala offre une expérience inégalée : marcher sur les pas des caravaniers, admirer l’art islamique dans toute sa splendeur et sentir l’âme de l’Asie centrale.
Mais malgré sa beauté intemporelle, Itchan Kala fait face à des défis. menacent ses murs millénaires. Des programmes de restauration, soutenus par l’UNESCO et le gouvernement ouzbek, visent à préserver ce joyau pour les générations futures.



La force ne vient pas de la puissance physique, mais de la volonté indomptable.

Tamerlan

(Amir Timour, 1336–1405)


 Khiva, Ouzbékistan (AXP Photography/Pexels)

Khiva 
2500 Ans d’Histoire 

Fondée il y a plus de 2 500 ans, Khiva serait née d’une oasis découverte par Shem, fils de Noé, selon la légende. Située sur la route de la soie, elle devient un carrefour commercial et culturel entre la Perse, la Chine et l’Asie centrale.

Du Xe au XIIIe siècle, Khiva prospère sous le royaume du Khwarezm, avant d’être ravagée par Gengis Khan en 1220. Elle renaît comme dernière étape des caravanes avant le désert.

AU XVIème siècle Khiva devient la capitale d’un khanat puissant, dirigé par des dynasties turkmènes puis ouzbèkes. La ville se divise en Itchan Kala (cité fortifiée, cœur politique et religieux) et Dichan Kala (ville marchande). Les khans y bâtissent des palais, médersas et mosquées, mais la ville est aussi connue pour son marché aux esclaves.

En 1873, Khiva tombe sous domination russe, puis soviétique en 1920. Itchan Kala, préservée comme ville-musée, survit à la modernisation forcée, tandis que Dichan Kala décline.

Aujourd’hui Itchan Kala est un un symbole de l’Ouzbékistan indépendant mais aussi un condensé de  l’histoire de l’Asie centrale en pierre et en légende.

Entrée des Russes à Khiva en 1853
(dessin de Nikolaï Karazine, CC0)


A lire : tourisme et histoire

Ce livre  d'une universitaire ouzbèque est dédié aux merveilleuses villes anciennes de l' Ouzbékistan : Samarkhand, Boukhara, Khiva, Tachkent, Termez et Shakhrisabz.  Une référence.

L'Ouzbékistan, un univers de rêve ; des noms, des sons venus d'un passé de lumières, un conte des mille et une nuits qui resurgit d'une histoire où se mêlent, dans la magnificence des cités éternelles, des ambiances de bazar, la poussière des caravanes et des cavalcades qui ont peuplé l'idéal de tant de conquérants. Avec les auteurs de ce beau livre, captez les couleurs azurées des medersas aux enluminures dorées ; perdez-vous dans les ruelles de Boukhara la pieuse, de Khiva et de Samarcande, héritières de toutes les influences artistiques ; créant le rêve, elles ont su entretenir notre imaginaire. Fidèles à l'histoire des caravaniers qui ont creusé l'empreinte d'un périple devenu mythique, ils sont partis rechercher sa trace, de la riche vallée de Ferghana aux rives désolées de la mer d Aral.