La Première Guerre mondiale : quand le monde bascule dans la guerre totale
17 millions de morts, civils ou militaires, auxquels s’ajoutent plus de 20 millions de blessés, dont beaucoup mutilés à vie. La première guerre mondiale marque l’entrée de l’humanité dans un siècle de violences de masse. De Verdun au génocide arménien, un conflit qui transforme à jamais les sociétés et les frontières.
Trois temps d’une guerre planétaire
En août 1914, tout bascule en quelques semaines. Après l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, les alliances militaires s’enclenchent : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Empire ottoman affrontent la France, le Royaume-Uni, la Russie, bientôt rejoints par l’Italie et les États-Unis.
La guerre débute par une phase de mouvement : les armées allemandes percent en Belgique et menacent Paris, mais la bataille de la Marne stoppe leur avancée. Très vite, le front se fige. De 1915 à 1917, c’est la guerre de position : des milliers de kilomètres de tranchées déchirent le sol européen. Enfin, en 1918, les offensives alliées, renforcées par l’arrivée des troupes américaines, finissent par épuiser les empires centraux. L’armistice est signé le 11 novembre 1918.
La guerre des tranchées : Verdun, symbole de l’enfer
Si un nom résume l’horreur, c’est celui de Verdun. Pendant dix mois, en 1916, Français et Allemands s’y affrontent dans une bataille d’usure effroyable. Le paysage est martelé par des millions d’obus, les soldats survivent dans la boue, au milieu des cadavres. On compte près de 300 000 morts et blessés.
Verdun devient un symbole : celui du sacrifice, mais aussi de la résistance. Le général Pétain, qui organise la défense, entre dans l’histoire.
Le premier génocide du XXᵉ siècle
Mais la violence ne se limite pas aux champs de bataille. En 1915, dans l’Empire ottoman, environ 1,2 million d’Arméniens sont massacrés ou déportés dans des marches de la mort. C’est le premier génocide du siècle. Les autorités turques accusent les Arméniens de trahison, mais il s’agit d’une véritable politique d’extermination. La Grande Guerre révèle ainsi une dimension nouvelle : l’anéantissement volontaire de populations civiles.
Quand la guerre fait tomber les empires
La Première Guerre mondiale n’est pas qu’un conflit militaire. Elle ébranle les sociétés et fait chuter des régimes. En Russie, la révolution de 1917 met fin au règne des tsars. Lénine et les bolcheviks instaurent un pouvoir communiste et retirent la Russie du conflit. D’autres pays d’Europe sont secoués par des mouvements révolutionnaires, inspirés par cette onde de choc.
Une nouvelle carte de l’Europe… et de nouvelles rancunes
En 1919, les traités de paix redessinent l’Europe. L’Empire allemand, l’Autriche-Hongrie, l’Empire ottoman et la Russie impériale disparaissent. De nouveaux États émergent : la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie.
Le traité de Versailles, voulu par Georges Clemenceau et les Alliés, impose à l’Allemagne de lourdes sanctions territoriales, militaires et financières. Humiliée, elle nourrira un esprit de revanche qui préparera, vingt ans plus tard, l’avènement d’Hitler et la Seconde Guerre mondiale.
Une guerre totale, un traumatisme mondial
La Première Guerre mondiale fut bien une « guerre totale » :
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totale par le nombre de soldats mobilisés,
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totale par l’implication des civils dans l’effort de guerre,
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totale par la violence de masse exercée contre les armées comme contre les populations.
La Première Guerre mondiale (1914-1918) a fait environ 10 millions de morts parmi les soldats (combattants tués au front). et 6 à 7 millions de morts civils, victimes des famines, des bombardements, des massacres (dont le génocide des Arméniens) Soit environ 16 à 17 millions de morts au total. À cela s’ajoutent plus de 20 millions de blessés, dont beaucoup mutilés à vie.
Par ailleurs, avec ses révolutions et ses frontières redessinées, ce conflit a ouvert une ère nouvelle, celle d’un XXᵉ siècle marqué par les guerres, les idéologies et les génocides.

Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c’est tout un : la politique intérieure, je fais la guerre ; la politique extérieure, je fais la guerre. Je fais toujours la guerre.
Georges Clemenceau (« le Tigre »)
(Discours à la Chambre des députés en, 1917)
Résumé audio par Johan
en préparation

La Première Guerre mondiale, c’est l’entrée dans un siècle de violences extrêmes. Verdun, le génocide arménien, la révolution russe… En quelques minutes, voici tout ce qu’il faut retenir.