La construction européenne entre élargissement, approfondissement et remises en question
Depuis 1957 et le traité de Rome, la construction européenne s’est affirmée comme une tentative unique d’unir des États souverains autour de la paix, de la prospérité et d’un marché commun. Mais ce projet a connu des phases d’élargissement à de nouveaux pays, d’approfondissement institutionnel, ainsi que des remises en cause qui soulignent les difficultés à concilier « Europe des États » et « Europe des citoyens ».
Carte montrant les 27 pays membres de l'Union Européenne (2025)
source : https://european-union.europa.eu (CC BY 4.0)
De la CEE à l’Union européenne : un projet en expansion
La Communauté économique européenne (CEE), fondée par six pays, visait à instaurer un marché commun. Très vite, elle attire de nouveaux membres : Royaume-Uni, Irlande et Danemark en 1973, puis Grèce (1981), Espagne et Portugal (1986).
Après la chute du mur de Berlin, l’Union s’élargit encore : Autriche, Finlande et Suède en 1995, puis surtout les pays d’Europe centrale et orientale dans les années 2000. Aujourd’hui, l’Union européenne (UE) compte 27 membres. Cet élargissement montre son attractivité mais pose aussi la question de ses frontières et de sa cohésion.
L’approfondissement : de nouveaux traités et de grands projets
Au-delà du nombre d’États membres, l’intégration s’est approfondie par les traités. Le traité de Maastricht (1992) crée l’Union européenne et la citoyenneté européenne, et lance le projet de monnaie unique. L’euro, mis en circulation en 2002, devient un symbole fort, même si son adoption suscite des débats sur la perte de souveraineté monétaire. Ainsi à ce jour, seuls 20 pays sur les 27 que compte l'Union Européenne, sont dans la zone euro.
Des réalisations concrètes marquent également l’intégration : l’ouverture du tunnel sous la Manche en 1994 illustre la volonté de rapprocher les peuples et de construire une Europe sans frontières.
Traité de Maastrich
(Museum der Bayerischen Geschichte, CC BY 2.0 )
Les remises en question : référendums et crises
L’approfondissement de l’UE a suscité des contestations. Le rejet du traité constitutionnel par référendum en France et aux Pays-Bas en 2005 révèle un fossé entre les citoyens et les institutions. Le traité de Lisbonne (2007), adopté sans consultation populaire dans la plupart des pays, alimente ce malaise démocratique.
Les crises récentes fragilisent encore le projet : crise financière de 2008, crise migratoire de 2015, montée des populismes et surtout Brexit en 2016, premier départ d’un État membre.
L'UE face à son avenir
La construction européenne est un processus original et inachevé, pris entre élargissement et approfondissement. Si l’euro ou les grands projets comme le tunnel sous la Manche incarnent son ambition d’unité, les crises et les contestations rappellent ses fragilités. L’avenir de l’UE dépendra de sa capacité à répondre aux attentes des citoyens tout en conciliant diversité et solidarité.
L'Union européenne est à la croisée des chemins. Elle doit relever de nombreux défis pour assurer sa pérennité et son influence dans le monde.
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Réformer la gouvernance de la zone euro pour renforcer sa stabilité et sa capacité à répondre aux crises.
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Adopter une politique migratoire commune qui soit à la fois humaine et efficace.
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Développer une politique de défense européenne pour assurer la sécurité de l'UE et de ses citoyens.
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Renforcer la démocratie et la transparence des institutions européennes pour lutter contre le sentiment d'un déficit démocratique.
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Promouvoir les valeurs européennes telles que l'état de droit, les droits de l'homme et la solidarité.
Hémicycle du Parlement européen à Strasbourg
(Diliff, CC BY-SA 3.0)
Synthèse en 6 slides
Notions clés de la construction européenne
- CEE : Communauté économique européenne)
- Traité de Rome.
- UE : Union européenne
- Élargissement : intégrer de nouveaux États
- Intégration européenne : processus par lequel les États européens mettent en commun leurs souverainetés dans différents domaines.
- Approfondissement (renforcer l’intégration et les institutions).
- Citoyenneté européenne.
- Euro : symbole de l’intégration économique et monétaire).
- Europe des États vs Europe des citoyens.
- Traité de Maastricht (1992).
- Traité constitutionnel (2005, rejeté).
- Traité de Lisbonne (2007).
- Brexit : sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
- Euroscepticisme : critique de l'Union européenne et de son fonctionnement.
- Gouvernance européenne : manière dont l'Union européenne est gouvernée et dont les décisions sont prises.
Cet article s’inscrit dans une série dédiée à la préparation du baccalauréat d’histoire.
L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait.
Déclaration de Robert Schuman,
Un des pères fondateurs de l'Union européenne
Résumé audio par Amaya
en préparation
L'essentiel en chanson
Cette chanson est pensée pour réviser de façon agréable l'histoire en terminale pour la période de la construction européenne, ses élargissements, approfondissements et remises en question.
Dates clés
- 1957 : Traité de Rome → création de la CEE (6 pays).
- 1973 : 1er élargissement → Royaume-Uni, Irlande, Danemark.
- 1981 : entrée de la Grèce.
- 1986 : entrée de l’Espagne et du Portugal.
- 1992 : Traité de Maastricht → naissance de l’Union européenne, citoyenneté européenne, projet de monnaie unique.
- 1994 : inauguration du tunnel sous la Manche.
- 1995 : élargissement à l’Autriche, la Suède, la Finlande.
- 1999 : lancement de l’euro (transactions financières).
- 2002 : mise en circulation des billets et pièces en euro.
- 2004-2007 : élargissements à l’Est (Pologne, Hongrie, pays baltes, Roumanie, Bulgarie).
- 2005 : rejet du traité constitutionnel par la France et les Pays-Bas.
- 2007 : Traité de Lisbonne (réforme institutionnelle).
- 2016 : Brexit (référendum britannique).
- 2020 : sortie effective du Royaume-Uni de l’UE.