Ce tragique épisode intervient au plus fort de la période de la persécution des chrétiens au Japon qui commence en 1587 avec le début de l'expulsion des missionnaires du pays, sous le règne de l'empereur Go-Yōzei,

Dans les décennies qui suivent, les arrestation des chrétiens, particulièrement brutales, touchent les prêtres ou religieux mais aussi les laïcs. Leurs conditions de détention sont effroyables. Les prisons ne sont bien souvent que des cages exposées au vent et au soleil, à la chaleur de l'été et aux rigueurs de l'hiver. Certains sont soumis à des tortures d’une cruauté indicibles. D’autres sont entassés les uns sur les autres, nus et livrés aux horreurs de la faim et de l'infection. Beaucoup meurent. Ils sont rapidement remplacés par de nouveaux captifs.
C’est dans ce contexte de répression que, le 10 septembre 1622, cinquante-deux chrétiens, hommes, femmes et enfants, Japonais et missionnaires étrangers, religieux, et laïcs, jeunes et vieux, sont amenés à Nagasaki, sur la colline des martyrs où d'autres chrétiens ont déjà été crucifiés. Environ la moitié d’entre eux sont décapités parmi eux se trouvent des enfants entre quatre et douze ans. Les autres sont attachés à des pieux où ils sont brûlés. Pendant leur supplice on leur présente les têtes coupées des décapités.

La scène est illustrée ci-dessous par un peintre inconnu contemporain de l’évènement. Au centre : les condamnés en deux rangées. Sur le haut ceux qui vont être brûlés vifs. Sur la rangée inférieure, ceux en cours de décapitation ; en zoomant il est possible de voir plusieurs têtes déjà accrochées.