"La Vigne rouge",  peint en 1888 près d'Arles, dans le sud de la France,  est l'unique tableau vendu par Van Gogh.  Acheté 400 francs de l'époque (environ 2000 euros)  par 

Anna Boch, artiste et mécène belge, il est aujourd'hui exposé au musée Pouchkine de Moscou et sa valeur est inestimable à l'instar de la Joconde de Léonard de Vinci.


À l’automne 1888, Van Gogh réside à Arles, période durant laquelle il espère fonder une communauté d’artistes dans ce qu’il appelle la "Maison jaune". C’est à ce moment qu’il accueille Paul Gauguin, avec qui il entretiendra une relation passionnée mais orageuse.

"La Vigne rouge"a été peinte en plein air, dans les environs d’Arles, non loin de l'abbaye de Montmajour. Elle représente une scène de vendanges au coucher du soleil, avec des figures humaines ramassant le raisin dans des vignes baignées de lumières dorées et rouges flamboyantes.

Van Gogh, fasciné par la lumière méridionale, capte ici un moment de vie rustique, vibrant de couleurs chaudes et contrastées. La composition est animée par une diagonale dynamique : les vendangeurs, courbés, rythment l’espace. La toile explose littéralement de tons rouges, jaunes, oranges et bleus, dans une fusion qui annonce presque l’expressionnisme.

La vigne rouge, 1888 - non loin de l'abbaye de Montmajour près d'Arles
Huile sur toile, 75 x 93 Moscou, musée Pouchkine musée Pouchkine à Moscou

Ce tableau a été acheté, en 1890, peu avant le suicide du peintre, par Anna Boch, artiste et  héritière du groupe Villeroy & Boch,  Le prix de vente, 400 francs de l'époque, correspond à une somme d'environ 2000 euros d'aujourd'hui . Le frère d'Anna, Eugène Bosh  était également peintre et ami personnel de Van Gogh. Ce dernier a d’ailleurs peint un célèbre portrait d’Eugène Boch en 1888 (Le Poète).

Le tableau est aujourd’hui considéré comme l’unique œuvre vendue de son vivant par Van Gogh, bien que certains spécialistes estiment que le peintre  a pu vendre ou échanger d’autres œuvres de manière informelle.

"La Vigne rouge" témoigne de l’influence croissante du japonisme dans son travail (composition en aplats, contours marqués), mais aussi de son intérêt pour les scènes rurales, qu’il ne traite jamais de façon strictement réaliste : il s’agit ici d’un paysage subjectif, émotionnel, où la couleur exprime l’âme plus que la forme. Van Gogh écrivit à son frère Théo que les vignes rouges de l’automne à Arles lui semblaient comme "une mer de feu". Ce tableau peut ainsi être vu comme une sorte de vision symbolique de la fin d’un cycle, peu de temps avant sa crise de décembre 1888 qui le mènera à se couper l’oreille, et amorcera son déclin mental qui le conduira au suicide.

Auto-portrait de Vincent Van Gogh, au chevalet, 1888
Amsterdam, Van Gogh Museum (Fondation Vincent van Gogh)


Je préfère mourir de passion que d’ennui. 

 Van Gogh 


Les deux autres vignes
de Van Gogh

Vignes avec vue d’Auvers, 1890.

City Art Museum, Saint-Louis (Missouri), États-Unis.

Le Vignoble vert, 1888.
Kröller-Müller Museum, Otterlo, Pays-Bas.

Van Gogh - L'église d'Auvers sur Oise (CC BY 3.0 )