Bastet, la déesse à tête de chat des anciens Égyptiens

Selon la mythologie égyptienne, les dieux et les déesses avaient le pouvoir de se transformer en animaux mais une seule divinité avait le pouvoir de se transformer en chat.


Bastet
(Metropolitan Museum of Art, CC0)

Les anciens Égyptiens vénéraient de nombreux animaux pour différentes raisons. Les chiens étaient appréciés pour leur capacité à se protéger et à chasser, mais les chats étaient les plus aimés et les plus précieux, ils étaient à la fois animaux sacrés et des animaux totems.  

Les Égyptiens croyaient que les chats étaient des créatures magiques, capables de porter chance aux personnes qui les hébergeaient. Celui qui tuait un chat même involontairement était passible de la peine de mort. Dans les familles de l’aristocratie égyptienne, les chats se voyaient parés de bijoux et avaient droit à la nourriture la plus fine. Après leurs morts, certains chats étaient momifiés.    

Sarcophage du chat de Thoutmôsis, fils aîné du pharaon  Amenhotep III
( Larazoni, CC BY 2.0)

Selon la mythologie égyptienne, les dieux et les déesses avaient le pouvoir de se transformer en différents animaux mais une seule divinité avait le pouvoir de se transformer en chat : Bastet, la déesse du foyer et de la maternité.    

Fille du dieu Soleil Râ, Bastet est ambivalente. D’un côté, elle est douce et bienveillante, protectrice des femmes et des enfants, elle représente la sérénité et la joie du foyer.  De l’autre côté, elle peut être combattive voire cruelle. Sa force lui est alors utile. C’est ainsi qu’elle peut trancher la tête du serpent Apophis, dieu du chaos et de l’obscurité, alors qu’il cherchait à contrecarrer la course de l’astre solaire.

Les premières traces de Bastet remonte il y a près de 5000 ans du temps de la seconde dynastie d’Egypte. A l’époque elle est représentée avec une tête de lionne et est associée avec une autre déesse, Sekhmet dont elle est la même expression selon certains égyptologues.

Bastet et Sekhmet

Bastet, déesse du foyer et de la maternité, était perçue comme une déesse bienveillante et protectrice.  Elle symbolisait la douceur, la musique, la danse et la joie. Bastet pouvait néanmoins se montrer aussi redoutable contre ceux qui menaçaient l'ordre et la paix.

Bastet est souvent associée voire confondue avec une autre déesse, Sekhmet, dont la représentation avec une tête de lionne montre un aspect plus féroce. Sekhmet, déesse guerrière, est l’instrument de puissance du dieu soleil Ra. Elle peut être invoqué pour éloigner la maladie et apporter la guérison. Selon certains égyptologues Bastet et Sekhmet seraient deux expressions d’une même divinité dont les traits félins, chat ou lionne, renvoient à une double nature, à la fois douce et sauvage, protectrice et redoutable. Une telle dualité est d’ailleurs fréquente dans le panthéon égyptien.

La déesse lionne Sekhmet.

La déesse lionne Sekhmet.

Et quand je vois passer un chat je dis : "Il en sait long sur l'homme".”

Jules Supervielle


Bastet
(musée du Louvre, CC BY-SA 4.0)


Collection égyptienne du Kunsthistorisches Museum (Vienne, Autriche)
Captmondo, CC BY-SA 3.0