L’origine du peuplement humain sur Terre

A l’échelle géologique, notre espèce, Homo sapiens, est toute récente. Née en Afrique il y à peine quelque 300.000 ans, Homo sapiens a rapidement pris possession et dominé l’ensemble de la planète.


L’apparition du genre Homo

L'être humain tel qu'il est aujourd'hui est le résultat d'une longue évolution qui s'étend sur plusieurs millions d'années. Il fait partie de la famille des hominidés où l’on retrouve des primates comme les chimpanzés, les gorilles, les orangs-outans et des espèces éteintes comme les australopithèques, les premiers bipèdes.
La célèbre Lucy, dont le squelette a été découvert en 1974 par l’équipe du Professeur Yves Coppens, est une de ces australopithèques qui vivaient en Afrique de l’ouest, il y a quelque 3,2 millions d’années.

Le genre Homo se distingue des australopithèques il y a environ 3 millions d’années. Il produit alors de nombreuses espèces dont les traces sont découvertes un peu partout dans l’Ancien Monde, dont Homo erectus , l’homme droit, et Homo abilis, l’homme capable de fabriquer des outils

L'arbre buissonnant de l'évolution des hominidés
d'après Dbachmann, CC BY-SA 4.0

La sortie d’Afrique

Après leurs premières expansions en Afrique, entre -2,5 et -2 millions d’années, les hominidés anciens arrivent en Eurasie. On retrouve des restes humains apparentés à Homo erectus en Géorgie et en Indonésie autour de -1,8 million d’années. En Europe, les traces des premières migrations remontent autour de -1,3 millions d’année. Par la suite d’autres vagues de migrations de différentes espèces d’hominidés ont été identifiées en Europe et en Asie, notamment entre -1 million d’années et -600 000 ans.  Certaines espèces du genre Homo vont évoluer au cours de leurs pérégrinations. Elles conduiront à l’Homo neandertalensis (l’Homme de Néandertal) en Europe et au Moyen-Orient , à l’Homo denisovensis (Homme de Denisova) en Asie, à l'Homo luzonensis aux Philippines ou encore à l'Homo floresiensis en Indonésie, prouvant que les humains traversaient déjà les mers il y a 700.000 ans

Homo sapiens prend possession du monde

Homo sapiens, la plus récente des espèces d’hominidés, est aussi né en Afrique, il y a environ 300.000 ans, Ses premières sorties du continent africain remontent à quelque 200.000 ans. Des preuves de sa présence ont été retrouvées, en Israël et dans la péninsule arabique. Ces traces datent d’environ 150.000 ans. Ailleurs en Asie, Homo sapiens apparait il y a environ 100.000 ans. Ces migrations interviennent par vagues, en fonction des évolutions climatiques, notamment des périodes glaciaires durant lesquelles l'abaissement du niveau des mers et des océans  facilitent certains passages.

La vague de migration d’Homo sapiens, dont toute la population humaine d’aujourd’hui est issue, débute il y a quelque 70.000 ans. Elle touche l’Eurasie il y a environ 40.000 ans. Puis, il y a environ 25.000 ans, Homo sapiens traverse la Béringie, le pont terrestre qui a existé à plusieurs reprises entre l'Alaska et la Sibérie, notamment lors des épisodes glaciaires. C’est lors de la dernière glaciation , il y a 18 000 ans qu’Homo sapiens étend son territoire à l’ensemble de l’Amérique du nord. Il atteint le sud du continent aux environs de -14 000 ans. Enfin Home Sapiens prendra pied au Groenland et sur les îles du Pacifiques il n’y a guère plus de quelques milliers d'années, achevant ainsi le peuplement de la Terre par l’homme moderne.

Lors de l'expansion d'Homo sapiens, toutes les autres espèces d’hominidés vont alors peu à peu s’éteindre. Quelques métissages auront néanmoins lieu : on retrouve encore des traces de gènes issus de Néandertal dans le génome des Eurasiens d’aujourd’hui, notamment celui des Européens et des gènes issus d’Homo denisovensis en Asie et chez les mélanésiens.

Homo sapiens à la conquête du monde

L’homogénéité génétique des humains d'aujourd'hui

Les génomes des 8 milliards d’êtres humains qui peuplent aujourd’hui la Terre sont identiques à 99,9%. C’est le résultat le plus marquant de la grande aventure scientifique qui a abouti, au début des années 2000, au séquençage complet du génome humain et à sa comparaison sur toute la planète. Malgré les différences superficielles d’apparences, notre espèce, l’Homo sapiens, est génétiquement très homogène. Ceci s’explique par le fait qu’Homo sapiens n'apparait que récemment, à l’échelle des temps géologiques : il y a tout juste 300.000 alors que nos plus proches cousins, les chimpanzés par exemple, existent déjà depuis plus d’un million d’année. D’autres exemples encore plus significatifs se trouvent chez les dinosaures qui ont évolué et dominé le monde pendant quelque 170 millions d’années avant de disparaître à la fin du Crétacé, il y a 66 millions d’années.

La loi de l'évolution est la plus importante de toutes les lois du monde parce qu'elle a présidé à notre naissance, qu'elle a régi notre passé, et dans une large mesure, elle contrôle notre avenir.

Yves Coppens




Histoire thématique


Le Génome humain

Le génome est l’ensemble du matériel génétique d’un organisme. Celui-ci s’inscrit dans un polymère biologique, l’acide désoxyribonucléique ou ADN

L’ADN des cellules vivantes se présente sous la forme de deux longues molécules enroulés l'une autour de l'autre pour former une double hélice. Chaque brin est un polymère c’est-à-dire un enchaînement de monomères, constitué d’une suite de nucléotides composée de 4 bases azotées, adénine (A), cytosine (C), guanine (G) et thymine (T). L'ordre dans lequel se succèdent les nucléotides le long de l'ADN constitue la séquence qui porte l'information génétique. Chaque liaison entre les bases sont assurées par un sucre, le désoxyribose, et un groupe phosphate. Le génome humain comporte environ de 3 milliards de paires de nucléotides.

Si on se limite aux gènes, la petite partie de l’ADN du génome humain qui porte les informations pour la reproduction et affectent entre autres l’apparence et la santé des individus, leur nombre est d’environ 20.000. Ces gènes se retrouvent dans les chromosomes présents dans le noyau cellulaire. Chaque cellule humaine contient 23 paires de chromosomes, pour un total de 46 chromosomes.

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