Chichén Itzá : au cœur de la civilisation maya-toltèque

L’histoire de Chichén Itzá, située dans la péninsule du Yucatan au Mexique s’étend sur presque mille ans. Fondée au VIe  siècle, elle connait son apogée entre le Xe et le XIIIe siècle, lorsque la ville devient un important centre religieux, politique et économique. Lors de  l'arrivée des conquistadors espagnols. au XVIe siècle, le déclin était déjà largement amorcé.

Plusieurs civilisations ont laissé leurs empreintes à Chichén Itzá, en particulier les Mayas et les Toltèques.  Les œuvres artistiques laissées sur la pierre des monuments témoignent de leur vision du monde et de l’univers.

La pyramide de Kukulcán

L'édifice le plus spectaculaire du site est la grande pyramide dédiée Kululcán, le  dieu serpent à plume de la fertilité et de la résurrection, analogue au dieu Quetzalcóatl des Aztèques.
Du sommet de cette pyramide, appelée El Castillo par les conquistadors, on peut toutefois voir tous les autres édifices du site ainsi que la forêt environnante.
Chacune des quatre faces de la pyramide comporte un escalier de 91 marches. Avec le dernier plateau pour accéder au temple, l’édifice possède ainsi 365 marches qui correspondent aux 365 jours du calendrier solaire.  Lorsque l'on frappe des mains au pied de ces escaliers, l'écho renvoie un son qui ressemble à un cri d'oiseau, un écho symbolique en référence aux dieux mayas. Et lors des équinoxes, les jeux d’ombres et de lumière du soleil avec la pyramide évoquent les ondulations d’un serpent qui n'est autre que Kukulkan

 

La pyramide de Kukulcán (El Castillo )
(Fcb981, CC BY-SA 3.0)

Le temple des guerriers

Ce monument est l’un des plus grands de Chichén Itzá. Il doit son nom aux sculptures et bas-reliefs ornant les murs du bâtiment qui représentent des guerriers avec des boucliers et des armes. Les colonnes disposées devant le Temple sont les vestiges d’un immense vestibule.

Le temple des guerriers et les mille colonnes. de Chichén Itzá.

Le temple des guerriers et les mille colonnes. (Jeff Hart, CC BY 2.0)

Au sommet de la pyramide, le temple supérieur.est délimitée par deux piliers, posés sur deux énormes têtes de serpents et précédés par un chac-mool : une créature étrange qui  soutient un plateau destiné à recevoir les offrandes faites aux dieux, comme par exemple les cœurs des victimes sacrifiées. 

Chac-Mool à  Chichén Itzá  (HJPD, CC BY 3.0)

L’Observatoire astrologique

L’observatoire astrologique de Chichén Itzá fait face à la grande pyramide. Les Espagnols l’ont nommé le Caracol, l’escargot , en raison de l’escalier en colimaçon qui se trouve à l’intérieur. Ce bâtiment présente différentes ouvertures orientées vers des constellations et des étoiles, comme la planète Vénus dédiée au dieu Kukulcán.

L'observatoire astronomique de Chichén Itzá.
(Fcb981, CC BY-SA 3.0)

Le Grand jeu de balle
Un rituel mortel

Le jeu de balle est un rituel pratiqué par les peuples précolombiens pendant plus de trois millénaires. Le jeu de balle de Chichen Itza est le plus grand jeu jamais découvert de l’époque maya.

Munies d’une balle en caoutchouc pouvant peser jusqu’à plus de 3 Kg, deux équipes s’affrontent en se renvoyant la balle en la frappant à l’aide des hanches, des coudes des fesses ou des genoux, l’usage des mains et des pieds étant interdit. Le but était de faire passer une balle en caoutchouc dans l’un des anneaux de pierre accroché à la façade du monument. À la fin du match qui pouvait durer toute une journée, le chef de l’équipe perdante est décapités, un rituel sacrificiel en honneur aux dieux. Une version inverse est parfois défendue par certains historiens. Pour eux, c’est le chef gagnant qui a le privilège de mourir par décapitation car être sacrifié aux dieux est la plus belle des morts dans la culture maya.

 

Le cénote sacré

Chichén Itzá dispose de cénotes, sortes de puits naturels profonds servant de réserve d’eau douce.  L’un d’eux, le cénote Sacré, profond de 60 mètres, était réservé aux cérémonies rituelles. De nombreux objets d’or et de jade ont été retirés de ce cénote ainsi que de nombreux ossements.

 

Le cénote sacré
(Anagoria, CC BY 3.0)

Certains y ont vu la barbarie d’un peuple sanguinaire pratiquant les sacrifices humains pour apaiser le dieu de la pluie Chac en période de sécheresse. D’autres estiment aujourd’hui qu’il s’agissait d’enfants décédés déposés dans le puits pour permettre leur résurrection ou encore de corps de prisonniers précipités ici en guise d’offrandes.

 

Le Tzompantli
la plate-forme des crânes 

Contrairement à la tzompantli des hauts plateaux mexicains, les crânes de Chichén Itzá sont empalés verticalement plutôt qu'horizontalement comme au Tenochtitlan. Le décor du tzompantli montre des crânes d’ennemis décapités et plantés sur des pieux. Pour les Mayas, le sang des suppliciés était un fertilisant pour la terre afin qu’elle donne d’abondantes récoltes.

Le Tzompantli de Chichén Itzá
(Wolfgang Sauber, CC BY-SA 3.0)

Osario atlante (HJPD, CC BY-SA 3.0)

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