Le chat serviteur du diable

Si dans certaines cultures, les chats étaient vénérés et considérés comme des symboles de protection ou de chance, en Europe, l'une des croyances répandues à l'époque médiévale était que les chats étaient liés aux forces maléfiques.
Cette croyance était en partie alimentée par le comportement naturel des chats : ils dorment le jour, chassent la nuit et ont une propension à se reproduire en grand nombre ce qui suppose une tendance à forniquer. De plus ils s’intéressent aux animaux considérés comme nuisibles par les humains, comme les rats. Le chat avait donc tout pour s’attirer les foudres de la morale. Les chats noirs, en particulier, étaient considérés comme des créatures maléfiques, et on croyait parfois qu'ils étaient les familiers des sorcières. En 1233, le pape Grégoire IX établit l’Inquisition en France et une de ses bulles papales va jusqu’à déclarer le chat serviteur du Diable. Par la suite la situation des chats va devenir encore un peu plus difficile.  Le pape Innocent VII, au XIVe siècle, et le pape Innocent VIII, au XVe, siècle vont renforcer les chasses aux sorcières, Lors des procès en sorcellerie, les chats se retrouvèrent ainsi au banc des accusés au côté des femmes et les massacres de chats furent encouragés. Seuls trouvaient grâce les chats qui portaient la « marque de Dieu », une petite tache blanche sur leur pelage.

La disparition des chats ne fit qu’accroître la prolifération des rats et donc des maladies. Ce fut ainsi une des causes de la terrible pandémie de peste des années 1347-1351 qui a ravagé l'Europe. Au moins un tiers de la population européenne est morte des suites de ce que l'on a plus tard appelé la peste noire.

Les européens finirent par comprendre le rôle du chat dans l'équilibre de la nature et dans la vie quotidienne. Le chat a de nouveau été perçu comme utile pour éliminer les rongeurs porteurs de maladies et destructeur des réserves de nourriture.

chat libidineux diable sorcière

Le chat libidineux de Thomas de Cantimpré, Liber de natura rerum, vers 1290,
(Bibliothèque municipale de  Valenciennes).

 

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